mercredi 12 mai 2010

La méditation: quelques écueils et quelques moyens de les dépasser


Nyoshul Khen Rinpoche @Terton Sogyal Trust

Le début de l’aventure

Alors que j’écris ces quelques mots pour parler de la pratique de la méditation, je me souviens de mes efforts lorsque j’ai commencé à méditer. En particulier, je me revois avec précision, assis sur un coussin rouge dans un magnifique temple tibétain en Dordogne. Une atmosphère extraordinaire se dégageait de ce lieu : les peintures des Bouddhas et des déités (dont une grande représentation de Mahakala roulant des yeux terribles!), les photographies des maîtres, les histoires miraculeuses à propos de ces êtres d’exception, la présence dans ces lieux d’un de ces grands lamas, les décorations chargées de symboles, la pénombre mystérieuse de cet endroit, l’odeur prégnante de l’encens, etc. Tout dans l’environnement exprimait le caractère unique et sacré de la tradition du Bouddhisme tibétain. Tout, jusqu’aux circonstances qui m’avaient conduit ici, me semblait participer d’un récit mystique, d’une percée inouïe hors de ce que le sens commun accepte comme étant la « réalité ».

Pourtant, assis ainsi en méditation, m’efforçant de pratiquer les instructions que j’avais lues et reçues, je pensais que si j’avais été assis dans le métro parisien sans spécialement chercher à méditer, complètement pris dans le quotidien le plus ordinaire, mon esprit aurait été exactement le même. J’étais distrait, courant mentalement à droite et à gauche, embarqué dans des fictions totalement déconnectées de la réalité (et le caractère inspirant du lieu où je me trouvais semblait aussi provoquer, au bout d’un moment, des pensées de plus en plus délirantes). Bref, tout se passait exactement à l’opposé de ce que je désirais très fortement. J’aurais voulu me sentir mieux, sentir une certaine détente, sinon ressentir quelque chose de « spécial» qui annonce la naissance d’une nouvelle personnalité, se dégageant, comme d’une peau morte, de la confusion et de la souffrance de mon ancien moi. Frustré de cette absence de sensations nouvelles et prometteuses, je tâchais d’appliquer les instructions avec encore plus d’énergie, me concentrant intensément sur le souffle. J’espérais qu’ainsi cette pénible distraction serait vigoureusement congédiée. Suite à cette résolution, il me fallut assez vite mettre fin à ma séance de méditation : j’étais tellement concentré sur le souffle que j’avais du mal à respirer.

Tout cela résonne peut-être de façon familière pour ceux qui ont entrepris de méditer, en particulier lors de leurs premières tentatives.

Déception et attente

On pourrait qualifier ce genre d’expériences de frustrantes, décevantes, mais comme Chögyam Trungpa l’a dit : « La déception est le meilleur véhicule que l’on puisse utiliser sur le sentier du Dharma. Elle infirme l’existence de notre ego et de ses rêves.». En effet, la déception nous oblige à aller au-delà de l’ego, cette saisie d’un soi fictif que nous prenons à tort pour nous-mêmes, dans l’ignorance de notre nature véritable. La déception a souvent pour origine les attentes et les préjugés, formulés ou non, que nous avons dans différents domaines, ici le chemin spirituel et la méditation.

Pour ma part, cette déception m’a conduit à interroger la façon dont j’envisageais ma pratique, et m’a fait comprendre l’importance de l’étude. En effet, la compréhension de certains points-clefs de la tradition du Dzogchen, telle que Sogyal Rinpoché et d’autres maîtres l’enseignent, a libéré ma méditation des pièges dans lesquels elle aurait pu s’enfermer. L’expérience de la méditation est au-delà des mots et disqualifie leur prétention à vouloir saisir le Réel, mais il n’en est pas moins vrai que les mots précieux (d’une tradition vieille de 2500 ans) nous guident vers cette expérience. Ces enseignements offrent les instructions, le « savoir faire » et la vision complète de ce qu’est la méditation. Ils ne sont pas une théorie de plus, mais la réalisation directe des maîtres de la lignée. C’est pourquoi l’étude est un soutien nécessaire à la pratique : elle l’éclaire et l’approfondit.

Dans le texte qui suit, je me propose de partager modestement avec le lecteur certaines découvertes que j’ai faites dans l’étude, qui m’ont considérablement aidé dans ma pratique. Je me propose de partir des attentes et préjugés courants chez ceux qui découvrent la pratique de la méditation et de les mettre en regard avec certains points des enseignements. Il ne s’agit donc pas ici d’une explication systématique de la méditation. Pour cela, je vous renvoie aux ouvrages cités à la fin du texte.

La Vue

Il y a plusieurs façons d’aborder la pratique de la méditation. La manière la plus fréquente est de la considérer comme une technique. Une technique dont on attend du bien-être physique et mental et même l’Éveil ! Mais d’abord une technique. Tout comme on apprend à conduire une voiture et à utiliser un ordinateur, on apprend à méditer. On pourrait qualifier cette attitude de culturelle : n’appartenons-nous pas à une société où l’on passe beaucoup de temps à inventer et à maîtriser des nouvelles technologies? Pourquoi ne pas rajouter à notre panoplie de quoi assurer notre bien être intérieur?

Il semble qu’il y ait quelque chose d’inévitable dans cette approche, mais elle manque un peu de perspective sur ce qu’est le sens profond de la méditation. Pour employer l’expression traditionnelle, on pourrait dire qu’elle manque de vue. Ou de Vue. Les enseignements parlent de Vue, Méditation et Action. La Vue est la compréhension profonde de ce qu’est notre nature véritable, la Méditation consiste à faire l’expérience répétée de la Vue, et l’Action est le prolongement de la Méditation dans la vie quotidienne. On le voit : la Vue précède et donne son sens à la Méditation. Sans elle, il n’y a pas de méditation au sens plein du terme; mais juste une technique, dont le sens et la portée sont restreints.

Sogyal Rinpoché dit : « La méditation a pour but d’éveiller en nous la nature semblable au ciel de notre esprit, de nous « introduire » à ce que nous sommes réellement : notre conscience pure et immuable sous-jacente à la totalité de la vie et de la mort». Cette citation nous offre un aperçu de ce qu’est l’essence de l’esprit, nous montre qu’il ne se réduit pas aux pensées et aux émotions qui n’en sont que l’apparence incertaine et vacillante. On peut dire de cette Vue qu’elle est révolutionnaire tant elle propose un regard neuf et libérateur sur ce que nous sommes. La méditation est le moyen de découvrir par soi-même et en soi même la réalité de cette Vue. Nous n’avons pas à créer quelque chose de nouveau, mais à découvrir ce qui est déjà là. Il s’agit plus de perdre que de gagner : rien n’est à gagner, car cette nature vaste et lumineuse est nôtre de façon inconditionnelle. Il n’y a à perdre que les illusions qui nous empêchent de la reconnaître. La pratique de la méditation est donc plus de l’ordre du lâcher prise que de l’effort. À ce titre, trop vouloir méditer peut être un obstacle à la méditation. Trop attendre une expérience qui corresponde à nos attentes de la méditation est un obstacle. La méditation nous conduit à une réconciliation avec notre être véritable, ce processus ne peut s’accomplir sur la base du volontarisme.

Sogyal Rinpoche @Terton Sogyal Trust




L’attention ou la tension?

Dans nos efforts pour méditer, nous nous concentrons (sur le souffle, sur une image, etc.) parfois avec trop d’intensité (et alors la tension s’invite dans notre pratique), et d’autres fois pas assez (et alors ce sont toutes sortes de distractions qui viennent nous rendre visite). L’erreur vient de réduire la méditation à une forme de concentration. Les enseignements présentent les choses un peu différemment; il s’agit d’équilibrer entre l’attention et la détente : « L’un des plus grands maîtres féminins du Tibet, Ma Chik Lap Drön, disait : « Vigilance, vigilance ; mais également détente, détente. Ceci est un point crucial pour la Vue en méditation.» Éveillez votre vigilance, mais soyez en même temps détendu, tellement détendu qu’en fait, vous ne vous attachez même pas à l’idée de détente.» L’attention est l’antidote à la distraction. L’attention nous relie à notre réalité, mais elle n’est pas un objectif en soi. C’est l’erreur que l’on peut faire parfois et cette concentration, trop forte, produit alors les effets évoqués plus haut. L’attention permet à la détente de se développer. C’est parce que notre esprit cesse d’être comme le singe agité sautant de branches mentales en lianes émotionnelles qu’une certaine détente peut se produire. On cesse de se projeter vers toutes sortes d’objets extérieurs et intérieurs, on est davantage connecté à soi-même, l’esprit devient plus transparent et détendu car alors les pensées et les émotions apparaissent comme ce qu’elles sont : des pensées et des émotions et non la réalité. Cette détente a une qualité de présence à tout ce qui s’élève. Ce n’est pas une détente abrutie, un plongeon dans le flou. On le voit, l’attention et la détente se soutiennent mutuellement. Si l’on rajoute la vigilance, qui vérifie que l’attention reste focalisée sur son objet, nous avons les trois éléments de base de la méditation.

Avec ou sans pensées?

Lorsqu’on commence à méditer, on pourrait s’attendre à avoir de moins en moins de pensées et à ce que notre esprit devienne de plus en plus calme. Fixé sur cet objectif, nous pratiquons en ayant en tête l’élimination impitoyable des pensées et l’établissement d’un calme intérieur que plus aucun mouvement mental ne pourra venir défier. Cette attitude n’a rien d’étonnant, car nous avons peut-être été conduit à la méditation par un sentiment de lassitude provoqué par la propension de nos pensées à proliférer sans cesse, nous agitant sans nous laisser le moindre repos. Mais les enseignements disent qu’un tel projet n’est pas raisonnable. Et l’expérience montre que lorsque nous méditons, nous avons souvent beaucoup de pensées. Est-ce que cela signifie qu’on ne médite pas de façon correcte ? « Rien n’est moins vrai. Ainsi que le dit un proverbe tibétain : « C’est beaucoup demander que de vouloir de la viande sans os et du thé sans feuilles. » Tant que vous aurez un esprit, des pensées et des émotions s’élèveront.» Les pensées et les émotions sont l’expression naturelle de l’esprit et la méditation ne consiste pas à réprimer ce mouvement. On compare souvent cela à la relation entre les vagues et l’océan : les vagues (les pensées et les émotions) s’élèvent de l’océan (l’esprit) et y retournent. Ce flux est naturel. En méditation, on ne cherche pas à réprimer ce qui s’élève de l’esprit, mais on ne le suit pas non plus. On laisse s’élever ce qui s’élève sans saisie d’aucune sorte. C’est ainsi que l’on apprend à entrer en amitié avec son propre esprit, cessant ainsi de voir dans les pensées et les émotions une menace pour notre calme.

Un cercle vertueux

Notre méditation n’est pas séparée de tout ce qui l’entoure. Si nous orientons notre vie sans cesse dans le sens du stress, de la vitesse et de l’agressivité, il sera difficile, lorsque l’on s’assoit sur le coussin, d’accomplir la méditation. La tension de notre vie viendra se perpétuer dans notre pratique. Si après avoir pratiqué on revient juste « à la normale » alors cette méditation n’aura été rien d’autre qu’une détente temporaire avant de repartir pour un nouveau tour de manège frénétique. C’est pourquoi les maîtres insistent sur la nécessité de l’intégration : « Je n’insisterai jamais assez sur ce point : la raison d’être, l’intérêt et le but tout entier de la pratique de la méditation sont d’intégrer celle-ci dans l’action. La violence et les tensions, les défis et les distractions de la vie moderne rendent cette intégration d’autant plus urgente et nécessaire. ». À ce sujet, il peut être utile de rappeler un élément traditionnel des enseignements qui décrit le chemin comme la pratique du triple entraînement : discipline, méditation et sagesse. Cet ordre, nous allons le voir, est très significatif.

La plupart des maîtres venus enseigner en Occident ont commencé en insistant surtout sur la méditation. Les raisons pour cela sont évidentes : pour nous qui sommes tant épris de liberté, la discipline n’apparaît pas d’emblée comme une voie souhaitable ni même praticable. Par ailleurs, nos esprits surchargés de concepts peuvent faire de la sagesse une coquille vide : juste une nouvelle série de notions fascinantes avec lesquelles jouer, sans pour autant être transformés le moins du monde par cette manipulation d’idées nouvelles et exotiques. Qui plus est, notre histoire nous a rendus sceptiques envers tous nouveaux dogmes, idées, croyances, et même sagesses. C’est pourquoi pour nous la méditation est la porte d’entrée des enseignements : elle nous offre de découvrir, par une expérience personnelle, la vérité qui se tient en nos cœurs. Il ne s’agit pas de croire aveuglement mais de vérifier la validité des enseignements par le biais de notre expérience.

Ces aperçus peuvent nous conduire à une réévaluation de l’importance et de la valeur de notre vie. C’est là que la discipline joue son rôle. Elle consiste à faire ce qui est approprié. Selon Sogyal Rinpoché : « Cela équivaut, dans cet âge d’extrême complexité, à simplifier notre vie ». Simplifier notre vie, car se disperser en de multiples activités, puis s’asseoir pour méditer avant de repartir pour d’autres divertissements ne permets pas vraiment au processus de la méditation de s’accomplir. La simplification de notre vie quotidienne, par contre, est un facteur de stabilité pour notre méditation. Comment espérer déposer l’esprit, si on ne cesse de l’agiter par ailleurs? La discipline permet donc l’épanouissement de la méditation qui, à son tour, permet à la sagesse de grandir. En dénouant les tensions et les aveuglements de l’esprit la méditation le libère et il peut s’exprimer sous forme de sagesse. C’est là que prend place l’étude de la Vue (voir plus haut). Grâce à la méditation, elle se déploie avec une profondeur et une clarté accrues. Et le cycle continue : la sagesse nourrit et inspire la discipline, etc.. Le pratiquant connaissant mieux son propre esprit est plus à même d’appliquer la discipline de façon habile. On le voit, il y a là un cercle vertueux, une dynamique libératrice qui est au cœur du chemin spirituel.

Pour qui pratique-t’on?

Une difficulté qui peut aussi survenir en méditation, est le fait d’être très centré sur notre propre expérience. Il y a toujours en nous un juge de tout ce qui se produit (en méditation ou ailleurs du reste) qui évalue tout en prenant pour référence centrale l’idée du moi : est-ce que cela me plaît ou pas? Est-ce que je gagne quelque chose ou pas à faire cela? Es-ce que je médite bien? Est-ce que ma méditation est bonne ou pas? Etc. En effet, il semble évident que c’est pour nous que nous méditons. Pour qui d’autre? C’est nous qui en tirons des bienfaits et personne d’autre. Si cette attitude semble a priori tout à fait logique, il n’en reste pas moins qu’elle bloque le processus de la méditation. Ce que vise la méditation c’est notre être véritable et profond au-delà de toutes les fixations égotiques, le ciel au-delà des nuages. Si nous méditons en ayant le moi comme point de référence constant, comment espérer réaliser ce qui le déborde infiniment?

D’où l’importance de la motivation qui préside à notre pratique de la méditation. Les enseignements nous encouragent à examiner notre motivation avant de commencer une session de pratique. Examiner notre motivation, c’est-à-dire être lucide quant à l’état de notre esprit à cet instant donné : il peut être confus, ouvert, égoïste, clair, un peu inspiré, agité, etc. Peu importe, il n’y a pas de jugement à porter ici : il s’agit juste d’être conscient de ce qui se passe en nous. Puis on élargit cette motivation à tous les êtres, en leur souhaitant le bonheur ultime de l’éveil, ce que l’on peut exprimer par cette célèbre prière :

« Par le pouvoir et la vérité de cette pratique,

Puissent tous les êtres jouir du bonheur et des causes du bonheur;

Puissent-ils être libres de la souffrance et des causes de la souffrance ;

Puissent-ils ne jamais être séparés du grand bonheur dénué de souffrance ;

Puissent-ils demeurer dans la grande équanimité,

qui est libre d’attachement et d’aversion.»

En s’exerçant à rendre notre motivation de plus en plus vaste, on change d’emblée toute la perspective : on n’est plus en train de pratiquer pour son seul bien être à court terme, mais on mêle son action à celle des Bouddhas et des Bodhisattvas qui oeuvrent sans cesse pour le bien des êtres. Le point central de référence n’est plus soi seul, mais l’infinité des êtres animés, et la visée n’est plus un simple bien-être temporaire mais l’éveil total. Cette façon de commencer la pratique est une manière très puissante de se libérer de nos habitudes acquises et de se relier à l’immensité innée de notre nature véritable. Cette nature, tous les êtres animés l’ont tout comme nous et pourtant, ne la reconnaissant pas ils souffrent mille misères. Comment imaginer les abandonner? Comment concevoir de réaliser la nature de l’esprit qui est l’héritage commun de tous les êtres en ne pensant qu’à soi seul?

De la même façon, lorsque nous terminons la pratique nous l’offrons pour le bien ultime des êtres. Lorsque l’on pratique on maintient la Vue (voir plus haut). On parle ainsi des trois nobles principes : la motivation, la Vue et la dédicace.Le grand maître tibétain Nyoshul Khenpo en a dit : « Pour atteindre l’éveil complet, plus que cela n’est pas nécessaire, mais moins serait insuffisant.» Ces trois principes font toute la différence entre une méditation qui apporte une détente éphémère, et une véritable pratique spirituelle.

Être plus que faire

En conclusion, on pourrait dire que la méditation est plus à propos d’être que de faire. Être avec soi-même, être ce que l’on est, être ce qui est à cet instant donné. Simplement être. Il n’y a pas alors à faire quelque chose, pas même à entreprendre une action qui serait la méditation. C’est à la fois très naturel et assez inhabituel, tant nous avons pris l’habitude de nous impliquer dans le faire, dans l’action, dans l’extérieur et avons perdu de vue le cœur de notre être.

Arrivé à ce point, il me faut rappeler que ce texte ne prétend pas présenter de façon complète la méditation. Pour cela vous pouvez vous reporter aux ouvrages suivants :

- Sogyal Rinpoché, Le Livre tibétain de la Vie et de la Mort, Le Livre de Poche.

Je l’ai abondamment cité dans ce texte. Il présente un panorama très complet, non seulement de la méditation, mais aussi de tout le chemin spirituel.

- Mingyur Rinpoché, Le bonheur de la méditation, Le Livre de Poche.

Il présente la méditation en la mettant en relation avec les découvertes scientifiques récentes sur le fonctionnement du cerveau.

- Chögyam Trungpa, Pratique de la voie tibétaine, Seuil.

L’auteur, un des premiers lamas à avoir enseigné en Occident, présente la voie sans concession, en démontant nombre d’illusions que les occidentaux nourrissent souvent à propos du chemin spirituel.


Sudhana

1 commentaire:

  1. Comment traduiriez-vous en français "the pointing-out instructions" du Dzogchen?
    Merci pour cet article très enrichissant,
    Kevin
    kevin.dancelme@gmail.com

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