mardi 26 avril 2016

Souvenirs de Dilgo Khyentsé Rinpoché au Bhutan


Un des lieux les plus inspirants du Bhoutan est sans nul doute le petit monastère de Kyichu Lhakhang dans la vallée de Paro. C’est dans ce temple construit au VIIe siècle que le grand maître Dzogchen Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910-1991), un des principaux disciples de Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö, a passé une partie de sa vie à la suite de son exil du Tibet.



Le Kyichu Lhakhang est de dimension modeste comme tous les monastères anciens, mais tout semble à sa place et en parfaite harmonie à l’extérieur comme à l’intérieur. Il en émane une atmosphère spirituelle unique, en particulier pour ceux qui ressentent de la dévotion pour Dilgo Khyentsé Rinpoché, ce maître hors norme de l’école Bouddhiste Nyingmapa.

Une fois passé l’entrée, on découvre une pièce ornée d’une statue de Guru Rinpoché et d’une autre de Kurukulla, brandissant un arc et des flèches faits de fleurs. Un chorten contenant les cendres de Dilgo Khyentsé Rinpoché se trouve à droite de la statue de Guru Rinpoché. Dans le hall intérieur, on distingue la statue de Jowo Sakyamuni, qui a été fondue à la même époque que la même statue à Lhassa.

Puis, on arrive dans la dernière pièce où Dilgo Khyentsé Rinpoché habitait. Dans un angle, on aperçoit son modeste lit et son coussin de méditation. Les peintures murales sont magnifiques, en particulier celle représentant l’arbre du refuge avec Padmasambhava.



Il suffit de s’asseoir sur le parquet et d’invoquer avec ferveur l’esprit de sagesse de Dilgo Khyentsé, ce maître accompli dont la vie et l’oeuvre exprimaient son souhait d’aider tous les êtres à atteindre l’éveil, pour ressentir sa présence bienveillante et son amour par delà le temps, l’espace et toutes les limitations. Pour ceux qui ont un cœur ouvert et une connexion spirituelle avec lui, la présence de Dilgo Khyentsé Rinpoché représente une magnifique opportunité de s’unir avec son esprit de sagesse et d’entrer dans la contemplation de la nature de l’esprit.


C’est aussi un endroit particulièrement puissant pour exprimer des souhaits de réalisation pour nous-mêmes et l’ensemble des êtres sensibles et de pouvoir surmonter nos obstacles sur le chemin. Car la figure du maître spirituel représente et incarne l’ensemble des sources de bénédiction de tous les Bouddha, l’accès le plus rapide et puissant à la nature de notre esprit. Comme le disait Dilgo Khyentsé Rinpoché :

« Le maître est semblable à un grand navire permettant aux êtres de traverser l’océan périlleux de l’existence, un capitaine infaillible qui les guide jusqu’à la terre ferme de la libération, une pluie qui éteint le feu des émotions perturbatrices, un soleil et une lune resplendissants qui dispersent les ténèbres de l’ignorance, un sol ferme qui peut porter le poids du mal comme du bien, un arbre qui exauce tous les souhaits dispensant à la fois bonheur temporel et béatitude ultime, un trésor d’instructions vastes et profondes, un joyau qui exauce tous les souhaits octroyant toutes les qualités de la réalisation, un père et une mère donnant avec équanimité leur amour à tous les vivants, un immense fleuve de compassion, une montagne s’élevant au-dessus des soucis de ce monde, inébranlable au milieu des bourrasques des émotions, un énorme nuage lourd de pluie pour apaiser les tourments des passions. 
En bref, il est l’égal de tous les éveillés. Établir un lien quelconque avec lui —que ce soit en le voyant, en entendant sa voix, en nous souvenant de lui, ou au contact de sa main— nous mènera vers la libération. Avoir pleine confiance en lui est le moyen le plus sûr de progresser vers l’éveil. La chaleur de sa sagesse et de sa compassion fera fondre le minerai de notre être pour libérer au-dedans de nous l’or de notre nature éveillée. »

mardi 14 avril 2015

Enseignements sur le Dzogchen, l’état de perfection totale, avec le maître tibétain Chögyal Namkhai Norbu, à Paris du 2 au 7 juin 2015




Chögyal Namkhai Norbu, l’un des plus grands enseignants du Dzogchen, l’état de perfection totale qui réside au cœur de chaque individu, sera présent à Paris du 2 au 7 juin 2015.
Au programme : Enseignements dzogchen, considérés comme l’essence de toutes les traditions spirituelles tibétaines, découverte et pratique collective de danses tibétaines modernes, de danse méditative et de yantra yoga, conférence sur les origines de la culture tibétaine, projection du documentaire My Reincarnation.


« Dans l’Enseignement dzogchen, notre vraie nature est aussi appelée l’état de rigpa ou l’état primordial, explique Chögyal Namkhai Norbu. Cela consiste dans la compréhension ou la découverte de cette connaissance véritable. Le point essentiel est d’être vraiment dans cet état et de l’expérimenter. »



Du 5 au 7 juin, Chögyal Namkhai Norbu donnera un enseignement essentiel du Dzogchen qui comprendra l’introduction directe à notre état primordial. Cette retraite sera aussi l’occasion de rencontrer et de pratiquer le yantra yoga (yoga tibétain du mouvement), la danse du Vajra (danse méditative) ainsi que des chants et des danses modernes tibétaines appelées Khaita. Programme ouvert à toutes et tous.
Adresse du 5 au 7 juin : Les Salons de l’Aveyron, 17, rue de l’Aubrac, 75012 Paris.
Détails et tarifs sur notre site Internet :
http://dzogchen-fr.org/chogyal-namkhai-norbu-juin-2015/

Plusieurs événements sont organisés autour de cet enseignement:

Les 1 et 3 juin, deux soirées spéciales à l’Inalco, Institut national des langues et civilisations orientales :

     • Le 1er juin à 18 h 30, projection du film documentaire « My Reincarnation » sur la relation de Chögyal Namkhai Norbu et de son fils Yeshi. Entrée libre.
     • Le 3 juin à 18 h 30, conférence de Chögyal Namkhai Norbu sur les origines de la culture tibétaine, à partir de son livre Lumière du Kailash, volume III. Entrée libre.

Adresse les 1 et 3 juin : Auditorium de l’Inalco, 65, rue des Grands-Moulins, 75013 Paris.

Les 2 et 4 juin, deux sessions de découverte et de pratique de chants tibétains et de danses inspirées des danses tibétaines modernes, Khaita, en présence de Chögyal Namkhai Norbu, les 2 et 4 juin de 16 heures à 18 h 30. Entrée libre. Accessible à tout public.
Adresse les 2 et 4 juin : Cité internationale universitaire, Fondation des Etats-Unis, 15 Bd Jourdan, 75014 Paris

Chacun de ces événements est indépendant et accessible à tout public. Il est donc possible de participer aux journées de son choix.


Pour aller plus loin.

Dzogchen

Le Dzogchen est l’essence de toutes les traditions spirituelles tibétaines, une voie rapide de réalisation. Dzogchen signifie « perfection totale » (ou « grande perfection ») et fait référence à notre vraie nature, libre de toutes limitations et conditionnements. Il est souvent présenté en trois parties : Vue, Méditation et Action, qui correspondent respectivement à la découverte de la perfection spontanée, sa stabilisation et enfin son intégration dans tous les aspects de la vie. La simplicité et la clarté de cet enseignement le rendent particulièrement adapté à la vie moderne.


Chögyal Namkhai Norbu

Né au Tibet en 1938, Chögyal Namkhai Norbu y a reçu les enseignements des plus grands maîtres du bouddhisme tibétain et du Dzogchen. Invité en Italie en 1960, il a été professeur de langues et littératures tibétaines et mongoles à l’université de Naples pendant plus de trente ans. Il se mit par la suite à enseigner à ses étudiants le yantra yoga afin de les aider à mieux coordonner leur énergie. À la fin des années soixante-dix, il accepta d’aborder l’enseignement du Dzogchen. En 1981, il fonda le premier centre de la Communauté Dzogchen, Merigar, à Arcidosso en Toscane. De nombreux autres centres ont été depuis créés à travers le monde, que Chögyal Namkhai Norbu parcourt pour transmettre les Enseignements dzogchen à des milliers de personnes. Il est considéré comme l’un des plus grands maîtres actuels du Dzogchen.


Khaita

Les danses joyeuses Khaita sont inspirées des danses tibétaines modernes. Khaita signifie « harmonie dans l’espace ». Le maître dzogchen Chögyal Namkhai Norbu les enseigne à ses étudiants depuis 2011. Elles apportent de la joie au cœur et aident l’esprit à se détendre. « Chanter et danser est une pratique si vous êtes dans la connaissance des enseignements du Dzogchen », explique Chögyal Namkhai Norbu.


Site Internet : dzogchen-fr.org

dimanche 8 janvier 2012

Instructions Dzogchen du Yungdrung-Bön II

Shenlha Okar, la Déité de la Compassion


Huit instructions sur la pratique de l’état naturel


o A l’égal du petit enfant ou du miroir, pratiquez sans appréhension conceptuelle

Le très jeune enfant découvre l’expérience nouvelle sans se dire : " je veux ceci, ou cela", sans attente précise et sans crainte. Quant au miroir, toutes sortes de reflets peuvent s’y produire, mais lui est sans attente ni jugement et, quoi qu’il reflète, sa qualité propre ne change pas.

C’est ainsi que vous devez pratiquer, sans aucune discrimination envers les objets de votre expérience.

o Comme la vieille femme qui a trouvé un trésor, pratiquez avec une sagesse nouvelle.

Lorsque nous découvrons ce trésor en nous, c’est avec cette sagesse neuve que nous devons désormais pratiquer

o A l’exemple de l’hirondelle ou du lion, pratiquez sans la moindre hésitation ni le moindre jugement.

L’hirondelle, avant que de faire son nid, prend de longues journées à observer les environs, à vérifier l’absence de facteurs de perturbations. Mais une fois son nid bâti, elle y entre et y revient sans la moindre hésitation. De même, devrions-nous, une fois reconnu l’état naturel, y entrer désormais directement et sans crainte.

Le lion, qui est le roi des animaux, n’a aucun doute envers ses propres capacités ; à son exemple, nous devons agir sans douter de notre état naturel.

o A l’exemple du lion quel le renard n’effraye pas, ainsi devons-nous pratiquer sans crainte à l’égard de la vue.

Lorsque nous découvrons l’état naturel, nous pouvons manquer de confiance en l’expérience que nous en faisons, ou être effrayés par ce que l’on y trouve, ce qui constitue un grand obstacle à la pratique. Il est donc très important de ne pas se laisser impressionner.

Il est dit aussi, et c’est un point important, que lorsque des personnes ne sont pas qualifiées pour le Dzogchen, leur exposer la vue de l’Etat Naturel est une faute, car ils peuvent en être effrayés et développer des vues fausses à l’égard de cet enseignement.

o Comme il en est de la lampe placée dans un vase, pratiquez la clarté intrinsèque de la présence.

La lampe placée dans un vase ne peut recevoir la lumière extérieure, et cependant elle est claire de sa propre clarté. De même, la présence est en vous. Gardez votre esprit dans l’état naturel sans suivre vos pensées, les yeux grands ouverts et contemplant l’espace. Si vous combinez ces trois espaces, vous verrez clairement la lampe de la Présence intrinsèque.

o A l’exemple du roi sur son trône, pratiquez sans vous préoccuper des objets de désir.

Le roi a à sa disposition tout ce qu’il pourrait désirer, dès lors tout est parfait, et il n’a nul besoin de s’agiter et d’être distrait par des préoccupations relatives aux objets de désir.

o A l’exemple de celui qui visite un charnier alors qu’il se sait très malade,pratiquez sans rien rejeter de ce qui vous advient.

La personne très malade a conscience qu’il n’est plus temps de rejeter ou d’accepter ce qui lui advient, elle a une attitude d’abandon.

De même, quand nous pratiquons dans l’état naturel, devrions-nous être dans un abandon à l’expérience qui nous rende indifférents à ce qui nous advient d’indésirable.

o A l’exemple de la colombe qui sait que le faucon va fondre sur elle, pratiquez l’état naturel sans vous préoccuper de contrôler vos émotions.

Quand la colombe est attrapée par un faucon, elle sait qu’elle n’a aucun pouvoir de lui résister. De même, nos émotions négatives ne peuvent résister à cet état, elles n’ont pas d’espace propre, elles sont immédiatement saisies et libérées à même l’état naturel. C’est le sens de Trekchö.


Commentaire de Khenpo Tempa : Le fondement de l’enseignement Dzogchen est la pratique basée sur Trekchö. Cet enseignement du Namkha Truldzö est d’une grande précision et nous permet de comparer point par point l’enseignement et notre propre expérience. S’ils coïncident, alors nous devons nous en réjouir et pratiquer avec confiance.

dimanche 18 septembre 2011

Enseignements Dzogchen du Yungdrung-Bön I

Tapiritza

Huit instructions clés sur les points ultimes de la méditation - I

  • Comprendre que tous les phénomènes internes et externes sont le fait de notre esprit, et que celui-ci est sans point de référence, telle est la vue ultime.

Toute l’existence phénoménale se ramène à notre esprit - mais lorsque nous examinons celui-ci, rien ne peut être trouvé, et il se dissout sans qu’aucun point d’identification ne puisse être déterminé.

  • Dès lors qu’il n’est ni sujet ni objet, n’interrompez rien, gardez inchangées les perceptions de vos sens. Demeurer ainsi, tel est le point ultime de la méditation.

Vous êtes pleinement éveillé ; vous vous trouvez dans un état clair et frais, vos yeux peuvent voir des formes, vos oreilles peuvent entendre des sons, et cependant vous ne saisissez aucun de ces objets, ni ne portez de jugement. C’est ainsi que vous devez méditer l’état naturel.

  • Troisième instruction : si vous savez demeurer ainsi dans la conjonction de la vue et de la méditation, telle est la conduite ultime.

Si vous savez demeurer ainsi sans perdre ni votre vue, ni votre méditation, alors toute la conduite est intégrée.

  • Si vous réalisez qu’il n’est rien du monde phénoménal, interne comme externe, qui puisse être saisi, c’est le point ultime de l’expérience de réalisation.

Quelque phénomène interne ou externe que vous perceviez, vous devez le faire sans la moindre appréhension conceptuelle.

  • Si votre esprit ne prête plus d’identité aux choses, tel est la libération ultime de l’attachement.

Il ne s’agit pas ici du sens courant de l’attachement, ou désir, mais de son sens ultime. Habituellement, si nous voyons un objet, notre esprit se projette et cherche à l’identifier, le définir. Si nous nous libérons de cet attachement à l’identification, alors nous sommes véritablement libres de tout attachement.

  • Ne rien dissocier, tel est le point final de toute philosophie.

La nature finalement se résout dans le point unique, le Thiglé Nyagchig, dans lequel il n’est plus aucune dualité. Lorsque vous vous trouvez dans cet état où toute distinction est abolie, alors vous avez rejoint le point ultime de la philosophie

  • Ne pas être distrait de la profonde clarté, tel est le point ultime de la pratique

  • Etre libéré de l’espoir et de la crainte, tel est le fruit ultime.

Lorsque vous atteignez cet état où vous vous trouvez libéré de l’espoir de l’éveil comme de la crainte du samsara, vous avez atteint le fruit ultime.

Commentaire général : ces huit instructions-clés sont appelées "les huit instructions sur l’ultime". Elles nous disent comment demeurer dans l’état naturel, et quel type d’expérience nous rencontrons dans cet état. Elles sont une façon de vérifier où nous en sommes de notre compréhension et de notre réalisation.

vendredi 2 septembre 2011

Danse Sacrée : la DANSE du VAJRA


Un témoignage de la manifestation et de l'évolution de l'enseignement de la Danse du Vajra



Les danses et les musiques sacrées ont existé depuis l'origine des
civilisations, comme expression de dévotion, d'amour et de besoin de
communication avec le divin.

De nombreuses pratiques dansées existent dans les traditions
Bouddhistes. Elles font partie des voies spirituelles, reliées aux enseignements tantriques, appelées également des Danses du Vajra. Dans ces danses on utilise souvent des costumes et des masques, symbolisant les déités, les protecteurs et les Maîtres.

Chögyal Namkhai Norbu, un maître Dzogchen renommé, a reçu à la fin
des années 80 dans un terma le Tantra intitulé ‘La Danse du Vajra qui
libère les Six Classes d’Etres dans les Six Dimensions Pures'. C'est
un enseignement Dzogchen, une méthode extraordinaire et complète, une
danse sacrée qui permet de découvrir notre véritable nature et
harmoniser l'énergie de l'individu.

Dans l'enseignement Dzogchen l'introduction directe à la nature de
l'esprit par un Maître Dzogchen est indispensable. La Danse du Vajra
est une des méthodes les plus essentielles de cet enseignement. C'est
une pratique qui permet de découvrir la nature de l'esprit au delà de
tout concept, l'état primordial de l'individu. En pratiquant la Danse,
nous apprenons à intégrer nos corps, voix et esprit dans l'état de la
contemplation.


Témoignage de Stoffelina Verdonk professeur de Danse du Vajra en France :


« Je me rappel ma première rencontre avec la Danse du Vajra et la découverte des enseignements Dzogchen à travers de cette Danse. En 1990 je suis allée a Merigar, le centre principal de la Communauté Dzogchen qui se trouve en Italie. J'ai vu mon Maître danser en état de présence sur un Mandala de cinq couleurs, si simple et élégant dans les mouvements de la Danse du Vajra. Nous étions nombreux à apprendre
cette nouvelle pratique avec Lui. La Danse de Vajra a uni pour moi, danseuse depuis l'enfance, l'essence de l'enseignement Dzogchen et ma passion du son et du mouvement.


J'ai commencé à apprendre la Danse du Vajra très précisément. Avec le
temps, j'ai appris que tous les sons font partie de l'enseignement de
la Danse et sont liés aux points d'énergie dans notre corps. Chaque
son correspond à un mouvement précis et nous devons essayer de nous
relaxer dans le son et le mouvement. Cela est notre méditation.

Au début j'ai beaucoup dansé toute seule. Ensuite j'ai eu de la chance
de découvrir la danse avec d'autres pratiquants, dans la joie de
partager et d'harmoniser la Sangha.

Je suis toujours touchée de voir que tant de personnes qui ne se sont
jamais intéressé à la danse apprennent la Danse du Vajra et la
pratiquent en développant l'état de la présence.

Quand mon Maître m'a autorisé à enseigner la Danse du Vajra, j'ai pu
rencontrer tant de pratiquants, avec leurs capacités et limitations,
dans tant d'endroits et conditions différentes, en train de danser
cette même danse sur différents Mandalas pour s'harmoniser.»

Danser ensemble sur un mandala :


Danser la Danse du Vajra ensemble veut dire que nos sens sont ouverts:
nous nous voyons les uns les autres, nous nous rencontrons, nous nous
croisons, en harmonisant nos énergies.
C’est une pratique collective par excellence, et une pratique de la
purification. En dansant ensemble nous sommes le Mandala de la
transmission Dzogchen vivante.
Le dernier pas de la Danse du Vajra symbolise l'intégration, qui est
la découverte la plus importante pour un pratiquant du Dzogchen . Tous
les pas, les sons, les respirations, les pensées, les sensations, les
émotions, tout le corps, tous les phénomènes, tout lieu sacré, tout
lieu ordinaire ne sont rien d'autre que les manifestations de l’état
naturel, sans début ni fin.
La Danse continue; chaque jour de notre vie, sur le Mandala de notre Terre.
La Danse du Vajra est une méthode habile pour intégrer toute notre
dimension dans l'état primordial. Ainsi, elle se déploie comme une
voie rapide pour la réalisation totale.

Témoignage de Stoffelina Verdonk (Vajra Dance instructor), en collaboration avec
Adriana dal Borgo (Vajra Dance teacher), Nadia Poureau et Beata
Debarge.

En avril 2011 l’UNESCO a pris la Danse du Vajra sous sa protection et l’a reconnue pour sa valeur inhérente, culturelle et spirituelle.


ÉVENEMENT : Du 23 au 25 septembre 2011 Enseignement Dzogchen de
Chögyal Namkhai Norbu à Paris + Enseignement et présentation de la Danse du Vajra et du Yantra Yoga.
Information et inscription :
http://association.dzogchen.free.fr et chnn.paris2011@hotmail.fr



mardi 16 août 2011

De l'air vif (2e partie)



Voici la critique d'un autre livre sur le Dharma qui vient de paraître (en anglais à ce jour)

Matteo Pistono “In The Shadow of the Buddha” (Dutton).

C’est un récit merveilleusement inspirant que nous délivre ici Matteo Pistono. Grand voyageur, écrivain, journaliste, militant des droits de l’homme, pratiquant du Dharma, il raconte dans cet ouvrage ses voyages au Tibet.

Il y a suivi les traces de Lérab Lingpa, ce grand maître du siècle dernier (1856-1926), un Tertön (découvreur de trésors spirituels) qui fut le compagnon du Treizième Dalaï Lama. La vie de ce lama était pleine de miracles. À commencer par son enfance où son destin extraordinaire se manifesta par des visions de dakinis et de leur code symbolique, la langue secrète de la révélation des trésors spirituels. Ces visions l’empêchaient de chasser en se manifestant dans son viseur!

Matteo Pistono nous fait découvrir les lieux marquants de cette vie hors du commun. Il est guidé dans sa quête par de grands maîtres bouddhistes à commencer par le Dalaï Lama, ainsi que deux réincarnations de Tertön Sogyal : Sogyal Rinpoché et Khenpo Jigmé Puntsok qui l’initient à la pratique de Vajrakilaya telle qu’elle fut révélée par leur illustre prédécesseur : « Vajrakilaya subjugue et transmute » enseignait Sogyal Rinpoché » par un soir orageux dans le sud de la France, tandis que des coups de tonnerre résonnait sur le plateau du Languedoc »1

Il nous fait aussi découvrir un monde méconnu, le Tibet contemporain, théâtre des exactions de l’occupation chinoise. Tout au long de son voyage des tibétains viennent lui apporter les témoignages des souffrances qu’ils endurent : « Plus je passais de temps à explorer les enseignements spirituels de Tertön Sogyal, plus je rencontrais des tibétains qui voulait me raconter leur histoire de frustration et de souffrance, et leur espoir éternel que le Dalaï-Lama en exil retourne au Tibet. (…) Des prisonniers politiques qui avaient fait l’expérience de mauvais traitements et de torture dans les prisons me montraient leurs cicatrices. Les moines et les nonnes qui avaient été violemment mis hors de leur monastère me donnèrent leur avis d’expulsion du bureau local de sécurité. » 2

C’est un livre très poignant, où se rencontrent plusieurs époques (celle de Tertön Sogyal et celle du Tibet contemporain) et qui évoque de grandes figures de la tradition du Dzogchen ainsi que les souffrances du peuples tibétain. Ce livre est d’un genre tout à fait inédit car il est à la fois une biographie de grands maîtres spirituels, un récit de voyages, un roman d’espionnage et le journal intime d’un pratiquant du Dharma occidental.

Sudhana

Notes (texte original) :

1 « « Vajarakilaya subjugates and transmutes » Sogyal Rinpoche taught one stormy evening in southern France. The crash of lightning rumbled accross the Languedoc plateau. »

2 « The more time I spent in Tibet delving the nineteenth-century spiritual teachings of Tertön Sogyal, the more often I met Tibetans who wanted to tell me their story of frustration and pain, and about their never-ending hope that one day the exiled Dalaï-Lama would return to Tibet. (…) Political prisoners who had experienced abuse and torture in Chinese prisons showed me scars. Monks and nuns who had been kicked out of their monastery gave me their expulsion notice from the local security bureau

lundi 18 juillet 2011

De l’air vif


Voici une critique d'un livre qui vient de paraître (en anglais pour le moment) où souffle l’air vif de l’esprit d’éveil.

Dzogchen Pönlop, Rebel Buddha, Shambhala.

L’auteur de cet ouvrage, Dzogchen Pönlop est un lama tibétain qui a reçu toute l’éducation tibétaine bouddhiste traditionnelle et qui vit aux Étas-Unis depuis vingt ans (il semble beaucoup apprécier les Starbucks Café, entre autres aspects de la culture américaine!). Il met beaucoup d’énergie à transmettre le Dharma d’une façon qui soit libre de tout a priori culturel : « La meilleure façon de rencontrer le Bouddha est de l’inviter chez nous. Quand nous étudions ou que nous pratiquons ses enseignements, le Bouddha est là. Nous n’avons pas à modifier la décoration de notre demeure pour qu’elle ressemble à un monastère ou à une maison dans un village indien pour pouvoir regarder notre esprit. »1. Il est vrai que le Dharma n’est pas tibétain, ni même asiatique, il est universel en ce qu’il offre une réponse radicale et révolutionnaire au problème que nous rencontrons en tant qu’être conscient, fini, mortel, souffrant et aspirant cependant à la liberté véritable.

Dans ce livre Dzogchen Pönlop, ne demande à son lecteur aucune connaissance préalable sur le Bouddhisme. Il ne nous demande même pas de croire a priori qu’il s’agisse là d’une voie valable. Son point de départ est cette aspiration à la liberté si présente dans le monde contemporain, mais si rarement éprouvée en réalité. Car qu’est ce qu’être libre vraiment? « Le mouvement vers la liberté personnelle et le bonheur est naturel pour chacun. C’est un désir fondamental du cœur humain. « Voulez-vous être libre de la souffrance? Voulez-vous être heureux? » Posez à quiconque ces questions et sans exception, la réponse de chacun sera la même : « Oui, c’est ce que je cherche (…) C’est pour cela que je quitte mon travail. C’est pour cela que je me marrie. C’est pour cela que je divorce (…) Souvent, cependant, les méthodes que nous utilisons pour devenir plus libre et plus heureux n’accomplissent pas nos espoirs. Ce qui se produit ici, n’est pas tant que nous ayons la mauvaise impulsion, mais que nous partons à la recherche de ce que nous voulons de la mauvaise façon. Nous ratons le « comment » dans « comment être heureux ».»2 L’auteur nous montre comment le Bouddha a voulu répondre concrètement à cette question, comment le Bouddha est ce rebelle qui se révolte contre ce qui est la racine même de notre emprisonnement et qui nous montre comment nous pouvons en faire autant : « Quand le Buddha a parlé de l’importance de la liberté individuelle il nous a donné une instruction simple et profonde : avant de faire quoi que ce soit vous devez d’abord vous connectez, de tout votre cœur, à votre désir d’être libre. Puis il vous faut commencer à apprendre les méthodes les plus efficaces pour accomplir votre désir. Ceci signifie que votre chemin individuel doit être connecté à votre propre et unique expérience de la vie.»3

Écrit dans un style très direct et dénué de tout jargon, ce livre offre au lecteur un exposé du Dharma vif, généreux et profondément relié à notre temps et notre culture.

Sudhana


Notes (texte original) :

1.« The best way to meet the Buddha is to invite him into our home. When we’re studying or practising his teachings, the Buddha is here. We don’t have to redecorate our home to look like a monastery or like a house in an Indian village in order to look in our mind. ».

2 « The impulse toward personal freedom and happiness is natural to everyone. It’s a basic desire of the human heart. « Do you want to be free from suffering ? Do you want to be happy ? » Ask anyone this questions and without exception, everybody’s answer will be the same : « Yes, that’s what I’m looking for. (…) That’s why I’m quitting my job. That’s why I’m getting married. That’s why I’m getting divorced. (…)Often, however, the methods we use to become freer and happier don’t accomplish what we hope. (…) What’s going on here is not that we have the wrong impulse, but that we’re going about getting what we want in the wrong way . We’re missing the « how » part in how to be happy and free. »

3 « When the Buddha taught the importance of individual freedom, he was giving us a very simple but profound instruction : before doing anything else you must first connect with all your heart to your desire to be free. Then you must begin to learn the most effective methods for fullfilling your desire. This means that your individual path must be connected to your own unique experience of life. »